Concours de version grecque 2019

Le concours de version grecque 2019

 

 

Chers collègues hellénistes,

 

 

Le mercredi 15 mai 2019 se déroulait à l’Institut du Sacré-Cœur de Mons la 31ème édition du concours de version grecque.

 

 

Les résultats sont en ligne sur notre site (http://rencontresgrecques.be).

 

 

En voici le texte grec, la traduction de Budé (LES BELLES LETTRES)  et celle des premiers lauréats (enseignements libre et officiel).

 

Éloge de la patrie

Les Athéniens  rendaient les honneurs officiels aux guerriers morts à la guerre. Après chaque campagne, leurs corps étaient ramenés à Athènes et leurs cercueils étaient déposés dans une enceinte spéciale. Un orateur désigné quelques jours à l’avance prononçait leur éloge funèbre. Le discours composé par Lysias célèbre les soldats morts pendant la guerre dite de Corinthe qui dura de 395 à 386 avant J.C.

 

[70]  Πολλῶν   μὲν   γὰρ καὶ  καλῶν αἴτιοι  γεγένηνται

τῇ  ἑαυτῶν πατρίδι, ἐπηνώρθωσαν δὲ ὑφ’ τὰ  ἑτέρων δυστυχηθέντα, πόρρω δ’ ἀπὸ τῆς αὑτῶν

τὸν πόλεμον  κατέστησαν.  Ἐτελεύτησαν  δὲ τὸν βίον,

ὥσπερ χρὴ τοὺς ἀγαθοὺς ἀποθνῄσκειν, τῇ μὲν γὰρ πατρίδι τὰ  τροφεῖα  ἀποδόντες,  τοῖς  δὲ  θρέψασι  λύπας καταλιπόντες.

[71] Ὣστε  ἄξιον  τοῖς  ζῶσι  τούτους  ποθεῖν  καὶ σφᾶς αὐτοὺς ὀλοφύρεσθαι καὶ τοὺς προσήκοντας

αὐτῶν  ἐλεεῖν  τοῦ  ἐπιλοίπου βίου. Tίς  γὰρ  αὐτοῖς ἔτι ἡδονὴ καταλείπεται τοιούτων ἀνδρῶν θαπτομένων,  οἳ  πάντα  περὶ  ἐλάττονος  τῆς  ἀρετῆς ἡγούμενοι αὑτοὺς  μὲν  ἀπεστέρησαν  βίου,  χήρας  δὲ  γυναῖκας  ἐποίησαν, ὀρφανοὺς δὲ  τοὺς  αὑτῶν  παῖδας ἀπέλιπον,

ἐρήμους δ’ ἀδελφοὺς  καὶ  πατέρας  καὶ  μητέρας

κατέστησαν;

Lysias, Oraison funèbre, II, 70-71

 

 

 

Traduction « Les Belles Lettres »

 

 

  1. Ils ont rendu à leur patrie mille services éclatants, relevé nos alliés dans le malheur, éloigné la guerre de l’Attique. Ils ont couronné leur vie par la mort qui convient à des hommes de cœur, payant à la patrie le prix de leur éducation et laissant dans le deuil ceux qu’ils ont élevés. 71. Aussi les citoyens survivants ont-ils lieu de les pleurer, de gémir sur eux-mêmes et de plaindre les parents qu’attendent de si tristes jours. Quelle joie leur reste-t-il, quand ils voient dans la tombe ces héros, qui, mettant la vertu au-dessus de tout, ont renoncé à la vie, laissé leurs femmes veuves, leurs enfants orphelins, leurs frères, leurs pères et leurs mères privés de leur affection ?

 

 

Et voici les meilleures épreuves du concours.

 

1er prix de l’enseignement libre :

 

Marion Impens du Collège Saint-Michel à Etterbeek

 

Il est vrai aussi que les Athéniens morts dans ces combats ont été à l’origine de nombreux bienfaits apportés à cette patrie qui est la leur, qu’ils ont redressé les revers essuyés par les autres et qu’ils ont mené cette guerre loin de chez eux.

Mais ils achevèrent leur vie comme il faut que les honnêtes citoyens meurent ; c’est-à-dire d’abord en s’acquittant des frais d’éducation dus à la patrie, en laissant ensuite derrière eux, à ceux qui les ont éduqués, une profonde affliction.

A ce point qu’il est honorable de la part de ceux qui sont en vie de les regretter, de se lamenter sur leur propre sort et d’éprouver de la pitié pour leurs parents, le reste de leur vie durant.

Car quel plaisir leur reste-il encore, lorsque des hommes d’une si grande valeur sont enterrés, eux qui jugèrent la vertu plus importante que tout et s’ôtèrent eux-mêmes la vie, eux qui firent des veuves, des orphelins et qui abandonnèrent  leurs propres enfants, eux qui laissèrent seuls frères, pères et mères ?

1er prix de l’enseignement officiel :

 

Dolores Wauters du Lycée Dachsbeck à Bruxelles

 

En effet, ces honnêtes hommes nés parmi les meilleurs dans leur propre patrie, redressèrent le mauvais commandement de l’un d’entre eux, laissant la cité loin de celui-ci.

 

Ils perdirent la vie comme il se doit pour les bons citoyens : en restituant  à la patrie leurs frais d’éducation, ainsi abandonnant des chagrins au profit de cette dernière. C’est pourquoi ceux qui vivent les regrettent justement, les pleurent et prennent en pitié leurs parents demeurant en vie.

 

Pourquoi ceux-là sont-ils encore abandonnés avec plaisir, de tels hommes ensevelis, qui placent la vertu au-dessus de tout, qui sont privés de la vie, ont fait de leurs femmes des veuves, abandonnant leurs propres enfants comme des orphelins et laissant seuls leurs frères, leurs pères, leurs mères ?

 

 

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Permettez-nous une nouvelle fois de remercier ici celles et ceux qui, chaque  année, contribuent à la réussite de ce concours de version.  La liste est trop longue pour figurer ci-après (cf supra notre site des Rencontres Grecques). Nous pensons particulièrement au Secteur « langues anciennes » de la FESeC, à la F.R. P.G.L., à la « Société des Etudes Classiques »  des Facultés de Namur, aux Facultés de Philosophie et Lettres de l’UCL, de l’ULB, de l’ULg et de la KUL, à la paroisse grecque Hagios Nektarios de Mons, à Monsieur Mogenet et à Madame Ponchon, Inspecteurs de Langues anciennes, et bien sûr à toute l’équipe bien courageuse des correcteurs.

 

Au plaisir de vous retrouver aux prochaines « Rencontres grecques » (RALLYE, KALO TAXIDI et VERSION) qui auront lieu le 29 avril 2020. Si vous souhaitez y participer et ne recevez pas notre courrier postal en février, merci de nous écrire à rencontresgrecques@yahoo.fr.

 

« Philhelléniquement »,

 

Pour le comité organisateur,

 

 

  1.                        Dupuich